Publiziert von: Mark Haltmeier
Bereitgestellt: 24.11.2021
Le métier de pasteur entre profession et vocation. Le questionnaire de Max Frisch comme guide
«La profession de pasteur, son image auprès du grand public et son champ d’action sont profondément touchés par les bouleversements sociétaux que nous vivons aujourd’hui». C’est ce que l’on peut lire sur la page de couverture du livre de Karl Wilhelm intitulé Beruf: Pfarrer, et en sous-titre: Empirische Aspekte. [Profession: pasteur. Aspects empiriques]
Hansjakob Schibler
Cet ouvrage paru en 1971, il y a donc 50 ans, a été déterminant dans mon choix de la profession de pasteur.
Pourquoi? A cause du point de vue pris par l’auteur, sobrement annoncé par le sous-titre «aspects empiriques». Pour la première fois, la profession de pasteur dans l’Eglise réformée était examinée non seulement sous l’angle historique (qui est toutefois aussi abordé), mais à la lumière d’études sociologiques et des connaissances qui en découlaient. Comment «fonctionne» un pasteur, qu’est-ce qui fonctionne et comment cela fonctionne-t-il? Quelle sorte d’agente ou d’agent du religieux une pasteure ou un pasteur est-elle ou est-il dans la société? (A noter que la notion de pasteure n’existait pas à l’époque). Mais revenons à notre question: en quoi ce livre pouvait-il être un encouragement à suivre une vocation pour le pastorat?
Parce qu’il a prouvé, premièrement, que les compétences nécessaires à un travail pastoral portant des fruits peuvent être identifiées, apprises et acquises, et deuxièmement, qu’il ne fait pas sens de parler de vocation indépendamment de cette «acquisition de compétences».
Revenons à la citation mise en exergue. Hormis le fait qu’elle devrait mentionner également les pasteures, elle pourrait avoir été écrite aujourd’hui. Nous vivons des bouleversements sociétaux qui auraient été inimaginables il y a 50 ans, mais qui nous touchent, voire qui nous menacent dans notre identité la plus profonde.
La question de la recherche d’identité entre profession et vocation se pose-t-elle à nouveau, mais d’une autre manière parce que les compétences sont désormais elles aussi remises en question?
Les psychologues nous disent que l’identité se forme lorsque l’image publique (celle que les autres se font de nous) correspond plus ou moins à l’image que l’on se fait de soi. Mais comment pourrions-nous, en s’entraidant entre collègues, trouver cette image identitaire?
Le deuxième volume du journal de Max Frisch a paru en 1972 («Journal 1966-1971»). La couverture de l’édition (allemande) de poche portait la phrase suivante: «L’époque n’est pas aux histoires en JE. Mais beaucoup de choses, dans la vie humaine, se réalisent ou échouent à l’échelle de l’individu, pas ailleurs.»
Le deuxième Journal de Max Frisch doit sa popularité, entre autres, à ses fameux questionnaires. Chacun comporte 25 questions sur un thème spécifique. Elles sont très intimes et face à l’image extérieure qu’elles reflètent, le lecteur qui y répond se voit confronté à la question de sa propre identité.
Lors des assises organisées par la Société pastorale, nous chercherons à entrer en dialogue sur la thématique de la profession et de la vocation en nous aidant de telles questions. En nous mesurant à celle de l’autre, nous tenterons de définir notre propre identité.
Pourquoi? A cause du point de vue pris par l’auteur, sobrement annoncé par le sous-titre «aspects empiriques». Pour la première fois, la profession de pasteur dans l’Eglise réformée était examinée non seulement sous l’angle historique (qui est toutefois aussi abordé), mais à la lumière d’études sociologiques et des connaissances qui en découlaient. Comment «fonctionne» un pasteur, qu’est-ce qui fonctionne et comment cela fonctionne-t-il? Quelle sorte d’agente ou d’agent du religieux une pasteure ou un pasteur est-elle ou est-il dans la société? (A noter que la notion de pasteure n’existait pas à l’époque). Mais revenons à notre question: en quoi ce livre pouvait-il être un encouragement à suivre une vocation pour le pastorat?
Parce qu’il a prouvé, premièrement, que les compétences nécessaires à un travail pastoral portant des fruits peuvent être identifiées, apprises et acquises, et deuxièmement, qu’il ne fait pas sens de parler de vocation indépendamment de cette «acquisition de compétences».
Revenons à la citation mise en exergue. Hormis le fait qu’elle devrait mentionner également les pasteures, elle pourrait avoir été écrite aujourd’hui. Nous vivons des bouleversements sociétaux qui auraient été inimaginables il y a 50 ans, mais qui nous touchent, voire qui nous menacent dans notre identité la plus profonde.
La question de la recherche d’identité entre profession et vocation se pose-t-elle à nouveau, mais d’une autre manière parce que les compétences sont désormais elles aussi remises en question?
Les psychologues nous disent que l’identité se forme lorsque l’image publique (celle que les autres se font de nous) correspond plus ou moins à l’image que l’on se fait de soi. Mais comment pourrions-nous, en s’entraidant entre collègues, trouver cette image identitaire?
Le deuxième volume du journal de Max Frisch a paru en 1972 («Journal 1966-1971»). La couverture de l’édition (allemande) de poche portait la phrase suivante: «L’époque n’est pas aux histoires en JE. Mais beaucoup de choses, dans la vie humaine, se réalisent ou échouent à l’échelle de l’individu, pas ailleurs.»
Le deuxième Journal de Max Frisch doit sa popularité, entre autres, à ses fameux questionnaires. Chacun comporte 25 questions sur un thème spécifique. Elles sont très intimes et face à l’image extérieure qu’elles reflètent, le lecteur qui y répond se voit confronté à la question de sa propre identité.
Lors des assises organisées par la Société pastorale, nous chercherons à entrer en dialogue sur la thématique de la profession et de la vocation en nous aidant de telles questions. En nous mesurant à celle de l’autre, nous tenterons de définir notre propre identité.