Entre passé et avenir
Avec les contributions d’environ 150 auteurs en 60 numéros d’Inter Pares j’ai pu approcher quelques thèmes sur lesquels je reviens volontiers ici avant de vous prier chères lectrices, chers lecteurs: prenez vous-mêmes l’initiative de raconter ce qui est important pour vous, dans votre canton, vos rêves ou les défis que vous relevez. Intéressez-vous à vos collègues par-dessus les frontières de votre paroisse, de votre canton ou de votre langue. Le passage à plus de communication digitale devrait faciliter ces échanges, si chacun-e y prend part.
Jean-Eric Bertholet
Une belle diversité
Autant que possible j’ai cherché à varier les contributions à Inter Pares: des auteurs hommes et femmes, romands et suisses-allemands, de grands et de petits cantons. Bien sûr que les grands cantons ont été très présents: Zurich, Berne-Jura-Soleure, Vaud, mais aussi Lucerne, la Suisse centrale et le Valais (IP 3/2017), l’Argovie (2/2021), la Thurgovie (2/2021), les Grisons (4/2024), Bâle (4/2017, 3/2015) et Fribourg (3/2022). Neuchâtel et Genève, avec leurs défis spécifiques, ont été souvent à l’honneur. Mais les autres cantons n’ont pas non plus été ignorés ne serait-ce qu’avec une prise de parole lors de notre jubilé (ainsi le Tessin dans IP 3/2014).
Des défis
Nos dernières assises ont abordé nombre de défis (cf. 4/2021, et les trois derniers numéros d’Inter Pares 1-3/2024 ainsi vraisemblablement que des échos dans notre première Newsletter de 2025). Souvent mentionnés: les défis du canton de Neuchâtel dans IP 3/2018 ainsi que dans de nombreuses contributions à nos assemblées des délégués (dans le numéro 2 de chaque année). Également mentionnés: le canton de Vaud (4/2012, 1/2023) et Genève (1/2021, 2/2023) de même que les grands changements à Zurich (1/2017, 3/2018) et Berne (4/2012, 1/2021). Ralf Kunz s’interrogeait sur «le ministère pastoral, pour quoi, pour qui?» (3/2021) et Andreas Köhler-Andereggen décrivit le monde actuel des stagiaires en formation (3/2023). Comment notre ministère évolue-t-il (1/2017)? Et Ulrike Wagner-Rau nous encourageait dans des lieux intermédiaires de transition à assumer l’insécurité de ces zones «seuils» pour y être dans un effort particulier «incompétent de manière compétente» (4/2016).
En dialogue avec la formation continue et l’Eglise zurichoise nous avons thématisé le conflit des compétences dans la direction de l’Eglise (assises de 2018 dont Martin Bihr, conseiller en développement, a donné un bon compte-rendu (4/2018 et 2/2018)).
Eglise, Etat et Religions
Le professeur René Pahud de Mortanges (FR) a traité de la reconnaissance d’autres communautés religieuses dans IP 1/2018 (voir aussi à cet endroit Christian Tappenbeck sur le droit ecclésiastique et Anne-Marie Holenstein sur la place de la religion dans la coopération au développement). Lilo Roost Vischer, coordinatrice pour les questions de religion dans le canton de Bâle a décrit la table ronde des religions à Bâle (4/2017) et Johannes Matyassy a honoré le dixième anniversaire de la maison des religions à Berne (4/2023; voir aussi dans ce numéro la contribution de Matthias Inniger).
Diaconie, Catéchisme, Burnout
La collaboration de différents ministères a fait l’objet de nombreuses contributions, comme aussi la diaconie (3/2011, 2/2013, 2/2022). Un représentant de l’association faîtière des diacres suisses-allemands a longtemps pris part à nos assemblées des délégués. La spiritualité en soins palliatifs (4/2015), ainsi que l’assistance spirituelle en situations d’urgence Team (1/2015) ont été également thématisées et Stefan Eggli a souvent représenté l’association suisse-alémanique des aumôniers d’hôpitaux à nos assemblées (2/2017).
Catéchisme et enseignement ont longtemps préoccupé notre vice-président Hansjakob Schibler (3/2015) et le nouveau développement du catéchisme dans le canton de Berne a été esquissé dans IP 4/2019.
Esther Quarroz et Solveig Perret-Almelid se sont souciées de la santé de nos collègues et du burnout (1/2013) ainsi, plus tard aussi, Stefan Hagenow et Marc Balz (3/2019).
Un numéro spécial a été consacré aux différents styles de musique à l’Eglise (3/2012).
EERS et COE
Peter Schmid, ancien conseiller d’Etat de Bâle-Campagne, priait dans IP 3/2020 de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain lors des turbulences qui ont secoué la nouvelle Eglise évangélique réformée de Suisse il y a quatre ans. Dans le même numéro, Christina aus der Au plaidait pour «Etre soi; rester en dialogue; croire ensemble» (voir aussi sa dernière contribution dans Inter Pares 3/2024). Précédemment, Simon Hofstetter et Pierre de Salis avaient décrit le chemin qui menait à la nouvelle EERS (1/2020) (voir également la contribution d’Adolf Keller à la création de la FEPS dans 4/2013). Inter Pares a entre autres publié les premières salutations de Rita Famos au Synode de l’EERS (3/2021).
Un regard encore plus élargi ont fournis les numéros consacrés en tout ou en partie à l’assemblée mondiale du COE à Karlsruhe (1/2022, 4/2022, 1/2023). Et Verena Salvisberg a traité à plusieurs reprises de la solidarité européenne (voir entre autres 3/2013), de même que le premier numéro dont j’avais porté la responsabilité, traitait de la création de la nouvelle Communion Mondiale d’Eglises Réformées à Grand Rapids (Michigan, USA)(3/2010).
Bernard de Clairvaux
A deux reprises déjà, Bernard de Clairvaux nous a donné du courage sur nos chemins (3/2019, 3/2023), et c’est avec ses mots que je souhaite prendre congé de vous, chères lectrices et chers lecteurs:
«Comment peux-tu être vraiment présent pour les autres si tu t’es perdu toi-même? Si tu passes toute ta vie en activités et si tu ne te crées plus d’espace pour le silence, je ne te soutiens pas. Commence à te découvrir, pour que tu ne t’oublies pas en allant vers les autres. A quoi te sert-il de gagner le monde entier si tu t’y perds? (…) A quoi cela te sert-il de gagner le cœur des humains en t’y perdant? Si toutes et tous ont le droit d’avoir une part de toi, sois alors aussi un homme qui a le droit de t’avoir. Pourquoi serais-tu le seul qui n’ait rien de toi-même? Tout le monde puise dans ton cœur comme si tu étais une fontaine publique et toi, tu restes assoiffé à côté. Laisse ton eau couler tranquillement à travers les places de Rome, mais, avec tout le monde, bois aussi de l’eau de ta source. N’es-tu pas étranger à tous si tu restes étranger envers toi-même? Oui, celui qui est mal avec lui-même, avec qui peut-il être bon? N’oublie pas: offre-toi à toi-même! Je ne dis pas: fais-le toujours, mais je dis: fais-le de temps à autre. Sois comme pour tous les autres: présent pour toi aussi.»[1]
C’est avec ces mots de Bernard que je prends aujourd’hui congé de vous. Que Dieu bénisse votre travail !
Autant que possible j’ai cherché à varier les contributions à Inter Pares: des auteurs hommes et femmes, romands et suisses-allemands, de grands et de petits cantons. Bien sûr que les grands cantons ont été très présents: Zurich, Berne-Jura-Soleure, Vaud, mais aussi Lucerne, la Suisse centrale et le Valais (IP 3/2017), l’Argovie (2/2021), la Thurgovie (2/2021), les Grisons (4/2024), Bâle (4/2017, 3/2015) et Fribourg (3/2022). Neuchâtel et Genève, avec leurs défis spécifiques, ont été souvent à l’honneur. Mais les autres cantons n’ont pas non plus été ignorés ne serait-ce qu’avec une prise de parole lors de notre jubilé (ainsi le Tessin dans IP 3/2014).
Des défis
Nos dernières assises ont abordé nombre de défis (cf. 4/2021, et les trois derniers numéros d’Inter Pares 1-3/2024 ainsi vraisemblablement que des échos dans notre première Newsletter de 2025). Souvent mentionnés: les défis du canton de Neuchâtel dans IP 3/2018 ainsi que dans de nombreuses contributions à nos assemblées des délégués (dans le numéro 2 de chaque année). Également mentionnés: le canton de Vaud (4/2012, 1/2023) et Genève (1/2021, 2/2023) de même que les grands changements à Zurich (1/2017, 3/2018) et Berne (4/2012, 1/2021). Ralf Kunz s’interrogeait sur «le ministère pastoral, pour quoi, pour qui?» (3/2021) et Andreas Köhler-Andereggen décrivit le monde actuel des stagiaires en formation (3/2023). Comment notre ministère évolue-t-il (1/2017)? Et Ulrike Wagner-Rau nous encourageait dans des lieux intermédiaires de transition à assumer l’insécurité de ces zones «seuils» pour y être dans un effort particulier «incompétent de manière compétente» (4/2016).
En dialogue avec la formation continue et l’Eglise zurichoise nous avons thématisé le conflit des compétences dans la direction de l’Eglise (assises de 2018 dont Martin Bihr, conseiller en développement, a donné un bon compte-rendu (4/2018 et 2/2018)).
Eglise, Etat et Religions
Le professeur René Pahud de Mortanges (FR) a traité de la reconnaissance d’autres communautés religieuses dans IP 1/2018 (voir aussi à cet endroit Christian Tappenbeck sur le droit ecclésiastique et Anne-Marie Holenstein sur la place de la religion dans la coopération au développement). Lilo Roost Vischer, coordinatrice pour les questions de religion dans le canton de Bâle a décrit la table ronde des religions à Bâle (4/2017) et Johannes Matyassy a honoré le dixième anniversaire de la maison des religions à Berne (4/2023; voir aussi dans ce numéro la contribution de Matthias Inniger).
Diaconie, Catéchisme, Burnout
La collaboration de différents ministères a fait l’objet de nombreuses contributions, comme aussi la diaconie (3/2011, 2/2013, 2/2022). Un représentant de l’association faîtière des diacres suisses-allemands a longtemps pris part à nos assemblées des délégués. La spiritualité en soins palliatifs (4/2015), ainsi que l’assistance spirituelle en situations d’urgence Team (1/2015) ont été également thématisées et Stefan Eggli a souvent représenté l’association suisse-alémanique des aumôniers d’hôpitaux à nos assemblées (2/2017).
Catéchisme et enseignement ont longtemps préoccupé notre vice-président Hansjakob Schibler (3/2015) et le nouveau développement du catéchisme dans le canton de Berne a été esquissé dans IP 4/2019.
Esther Quarroz et Solveig Perret-Almelid se sont souciées de la santé de nos collègues et du burnout (1/2013) ainsi, plus tard aussi, Stefan Hagenow et Marc Balz (3/2019).
Un numéro spécial a été consacré aux différents styles de musique à l’Eglise (3/2012).
EERS et COE
Peter Schmid, ancien conseiller d’Etat de Bâle-Campagne, priait dans IP 3/2020 de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain lors des turbulences qui ont secoué la nouvelle Eglise évangélique réformée de Suisse il y a quatre ans. Dans le même numéro, Christina aus der Au plaidait pour «Etre soi; rester en dialogue; croire ensemble» (voir aussi sa dernière contribution dans Inter Pares 3/2024). Précédemment, Simon Hofstetter et Pierre de Salis avaient décrit le chemin qui menait à la nouvelle EERS (1/2020) (voir également la contribution d’Adolf Keller à la création de la FEPS dans 4/2013). Inter Pares a entre autres publié les premières salutations de Rita Famos au Synode de l’EERS (3/2021).
Un regard encore plus élargi ont fournis les numéros consacrés en tout ou en partie à l’assemblée mondiale du COE à Karlsruhe (1/2022, 4/2022, 1/2023). Et Verena Salvisberg a traité à plusieurs reprises de la solidarité européenne (voir entre autres 3/2013), de même que le premier numéro dont j’avais porté la responsabilité, traitait de la création de la nouvelle Communion Mondiale d’Eglises Réformées à Grand Rapids (Michigan, USA)(3/2010).
Bernard de Clairvaux
A deux reprises déjà, Bernard de Clairvaux nous a donné du courage sur nos chemins (3/2019, 3/2023), et c’est avec ses mots que je souhaite prendre congé de vous, chères lectrices et chers lecteurs:
«Comment peux-tu être vraiment présent pour les autres si tu t’es perdu toi-même? Si tu passes toute ta vie en activités et si tu ne te crées plus d’espace pour le silence, je ne te soutiens pas. Commence à te découvrir, pour que tu ne t’oublies pas en allant vers les autres. A quoi te sert-il de gagner le monde entier si tu t’y perds? (…) A quoi cela te sert-il de gagner le cœur des humains en t’y perdant? Si toutes et tous ont le droit d’avoir une part de toi, sois alors aussi un homme qui a le droit de t’avoir. Pourquoi serais-tu le seul qui n’ait rien de toi-même? Tout le monde puise dans ton cœur comme si tu étais une fontaine publique et toi, tu restes assoiffé à côté. Laisse ton eau couler tranquillement à travers les places de Rome, mais, avec tout le monde, bois aussi de l’eau de ta source. N’es-tu pas étranger à tous si tu restes étranger envers toi-même? Oui, celui qui est mal avec lui-même, avec qui peut-il être bon? N’oublie pas: offre-toi à toi-même! Je ne dis pas: fais-le toujours, mais je dis: fais-le de temps à autre. Sois comme pour tous les autres: présent pour toi aussi.»[1]
C’est avec ces mots de Bernard que je prends aujourd’hui congé de vous. Que Dieu bénisse votre travail !
Bereitgestellt: 15.11.2024 Besuche: 15 Monat