Un parallèle avec le monde de la santé
Béatrice Perregaux
Il y a 20 ans, un collègue neuchâtelois disait: «Il ne s’agit pas d’une crise, mais d’une mutation.» Pour rester fidèle à la transmission de l’Evangile, notre ministère mue.
Beat Sottas établit un parallèle avec les mutations auxquelles font face les médecins:
- démographiquement, l’institution encaisse des vagues de retraites; les jeunes n’ont pas la même compréhension du travail;
- le système encourage les processus et le contrôle au détriment de la confiance et de la liberté d’agir; la pression financière est constante;
- 1/3 des médecins sortent du métier dans les 1ères années;
- perte du statut social (du «Dieu en blanc» à celui à qui le patient explique que faire);
- la pénurie de médecins donne de plus en plus de responsabilités aux infirmiers;
- un acte professionnel simple se vit dans une complexité systémique toujours plus grande.
Eléments d’espoir
L’humain sait s’adapter: en 2024, 60% des actifs travaillent dans des métiers qui n’existaient pas en 1940.
Les professionnels autres ne sont pas une menace, mais une partie de la solution: à l’hôpital, la juxtaposition des professions cède la place à la coopération interprofessionnelle où les savoirs partagés créent un plus.
La génération Z cherche du sens à ce qu’elle fait: c’est un gage pour muer intelligemment.
Les deux Eglises, romandes et suisse allemande, font le pari de la coopération interprofessionnelle, chacune avec son accent: L’Eglise romande cherche la meilleure façon d’engager dans des postes ministériels des professionnels autres et dilue la perception de cette fonction dans la société. La Suisse allemande (comptant sur une réduction à terme des postes, comble le manque de forces actuels par des retraités) et vise à développer l’apport spécifique des pasteurs.